Certaines œuvres ont la vertu de transcender leur date de parution, prenant la force d'une allégorie. Parmi les exemples les plus frappants : “La Peste” d’Albert Camus, publié le 10 juin 1947.
Le récit se déroule dans les années 1940 à Oran, en Algérie française. Il retrace l’apparition, l’apogée, puis le déclin d’une épidémie de peste qui frappe la ville, la coupe du monde extérieur, et agit comme révélateur de comportements très contrastés dans la population. Sont décrites toutes les étapes de la montée d’un fléau qui s’abat sur une société prise au piège : l’incrédulité, le confinement forcé, l’isolement, les séparations, les hôpitaux débordés, les enterrements hâtifs…
Le roman résonne de manière très singulière et limpide avec la pandémie de Covid-19. En pleine période d’épidémie, début 2020, les ventes du livre se sont d’ailleurs envolées. Mais on en oublierait presque l’autre interprétation du livre : celle qui raconte les horreurs de la guerre et plus particulièrement celles de la Seconde Guerre mondiale.
💬 “La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe", écrivait Albert Camus dans une lettre à Roland Barthes en janvier 1955.
Les différentes actions opérées par les personnages pour essayer d'éradiquer et de contenir la maladie correspondent ainsi à des actes de résistance. Lutter contre la peste, si difficile, périlleuse, aléatoire et vaine soit-elle est, pour eux, la seule voie possible.
🎧 (Re)découvrez la peste d’Albert Camus en écoutant notre fiction à retrouver en suivant le lien dans notre bio.☝️
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